Nous sommes le grand Esprit

La tendance que l'on doit en nous favoriser est la tendance propre à l'esprit, car il existe une telle tendance. En effet, il nous faut trouver un bonheur véritable, et un bonheur véritable est inconcevable en dehors d'une paix intérieure. Si l'on devait trouver la paix à l'extérieur, il faudrait que tout soit fixe, que tout soit figé. Ainsi il semble bien que sans reposer dans la nature de l'esprit, la paix intérieure ne soit pas accessible. Et cette nature de l'esprit, pour des raisons qu'il serait trop long ici d'expliquer, constitue le grand Esprit. Disons simplement que cette nature de l'esprit est la même chez toutes les créatures vivantes.

Cette tendance prorpre à l'espri doit prendre le pas sur deux autres tendances qui sont en nous, et qui nous portent au contraire, à l'extérieur: les tendances de l'animal "homme", non seulement donc les fonctions purement animales, mais aussi la sociabilité et le divertissement, mais aussi les tendances égoïstes, donc purement humaines.

Mais si nous sommes bien le grand Esprit (dans notre essence), pourquoi, alors, sommes-nous dans un corps?  Pourquoi ne pas être demeuré désincarné? Aucune spiritualité, aucune philosophie, à ce que je sache n'a a apporté de réponse satisfaisante. Moi-même, je ne m'y hasarderai pas par conséquent.Selon certains, il s'agit d'une chute, d'une déchéance. Pour d'autres au contraire, il s'agit d'une évolution de la conscience universelle, depuis une inconscience primordiale jusqu'à la prise de conscience d'elle-même dans les êtres intelligents.

Mais c'est un fait que nous participons du grand Esprit, et que nous partageons, en droit, son pouvoir de créer, de connaître, et son bonheur également. Cela est prouvé par l'expérience mystique, par l'existence des faits "psi", et cela peut se justifier par la philosophie (cf. le panpsychisme).

Il faut donc se recconnecter au grand Esprit. Mais comment savoir quand nous sommes connecté?

Quand nous nous sentons vraiment vivant, c'est le signe que nous nous sommes reconnecté au grand Esprit, celui-ci étant la Vie. En effet, l'essence de la vie n'est elle pas conscience et création?

Nous avons d'ailleurs une certaine intuition, plus ou moins développée, il est vrai, que, d'une certaine manière, nous devons rejoindre cet esprit, et cette intuition, ou cet instinct, c'est l'instinct mystique, qui transparaît dans notre amour de l'art, voire également, dans notre amour du sexe opposé, ou de la beauté en général, la beauté étant sans doute le signe de cet esprit, dans l'extériorité.

Toutefois cette reconnexion au grand Esprit ne se fait pas sans effort. Il faut quitter ce qui nous distrait de celui-ci, et quitter même les tendances nous poussant  à une telle distraction.

En récompense de cette connexion, il y a d'abord la paix, et de surcroît l'intelligence des choses, et la capacité à agir sur elles selon notre souhait. Jésus, le  Bouddha, sont des exemples de cette connexion, bien que le Bouddha, paradoxalement n'ait pas eu tendance à parler d'un grand Esprit (voire semble avoir parlé contre lui), et bien que Jésus l'ait personnifié, au point de sembler en faire une personne, presqu'humaine.

Peut-être faut il chercher dans le Vedanta un message suffisamment proche de la vérité, du dévoilement de cet esprit.

Quel est dès lors le rapport au quiétisme? Le quiétisme est l'attitude dans la vie de confiance en cet Esprit.  Il signifie qu'en nous connectons à lui, nous savons bien ce que nous devons faire, et aussi, que les évènements autour de nous s'organisent de manière plus efficace.