Le bonheur
Le problème de l'effort
On croit généralement que le bonheur est une chose facile à obtenir. Est-ce le cas? Non: c'est une chose très difficile et qui demande énormément de travail.
Le bonheur ne peut pas s'obtenir de manière translative, c'est-à-dire par une démarche selon laquelle l'individu reste lui-même identique. Il s'obtient de manière transformative, par une transformation de la nature-même de l'esprit. En d'autres termes, le processus du bonheur n'est pas "horizontal", il est "vertical". Ainsi un esprit non régénéré par une pratique transformative n'obtiendra pas le bonheur.
Le problème de la sociabilité
L'homme est un animal social mais l'homme est aussi prompt à la méchanceté. Ces deux tendances s'opposent, et font que l'individu humain est difficilement satisfait.C'est "linsociable sociabilité de l'homme", pour reprendre l'expression de Kant.
Caractéristique des gens heureux
N'y a-t-il pas une caractéristique des gens heureux? A les observer (du moins, d'après ce que j'ai pu en juger), voilà ce que j'ai pu mettre en avant:
- Ce sont des personnes ouvertes sur les autres.
- Il n'y a que peu ou pas de jugement de l'autre.
- Il y a une ambition, mais raisonnable et réaliste.
- Il y a une lucidité chez ces personnes, à propos de qui elles sont et de leur place dans la société.
- Il n'y a pas de volonté particulière d'être admiré ou reconnu.
- Il y a un développement fort sur le plan affectif (empathie) et moral (respect), et un développement au minimum correct de l'intellect (et du moins beaucoup de bon sens).
- Il y a (certes) un certain conformisme dans les goûts, les idées, le comportement.
Ce qui est troublant, c'est que certaines caractéristiques des gens heureux s'opposent à celles des sages: notamment le conformisme, et, ce qui va de paire, une absence de réflexion profonde. Par ailleurs, ils ont, en matière de moralité, la générosité et le respect, mais ils n'ont généralement pas l'ascèse.
C'est sans doute pour cela que ces gens peuvent certes être dits heureux, mais que leur vie ne va pas sans aléas.
On peut dire que les gens heureux sont des gens doués de bon coeur et de bon sens. Mais pour aller plus loin que le bonheur ordinaire, il faut pratiquer l'ascèse, développer l'amour, pousser la réflexion et étendre la conscience de soi.
Erreurs du Siècle des Lumières
L'erreur du Siècle des "Lumières" a été de croire que le bonheur consistait dans un constant renouvellement des plaisirs. Or le constant renouvellement des plaisirs est le plus sûr moyen de se rendre misérable. Le bonheur consiste en la paix, chose qui était connue avant le XVIIIème siècle.
Nous sommes les héritiers des "Lumières", et, comme les gens de ce siècle, les contemporains croit à l'activité et à l'agitation visant au plaisir et à la distraction comme étant la source du bonheur.
Or les deux n'ont rien à voir.
D'après le Siècle des Lumières, l'homme est un être matériel, fait pour le bonheur matériel. L'abondance des biens permettra ce bonheur. Le "progrès" va nous en rapprocher. Ceci vient d'une erreur fondamentale sur l'homme. L'homme n'est pas un être matériel. Cette conception vient d'un point de vue bourgeois influencé par la science newtonnienne.
L'homme est un être spirituel et mystique. Les Lumières n'ont pas compris la spiritualité et le mysticisme. Le romantisme l'a compris (partiellement), mais notre époque n'est pas héritière du romantisme, mais des Lumières.
Les Lumières mettent en avant la sociabilité de l'homme. L'homme intérieur est oublié.
Elles oublient l'esprit, et donc les facultés spécifiques qui vont avec, c'est-à-dire tout le domaine de la parapsychologie.
Elles mettent en avant la transformation sociale, avant de mettre en avant la transformation de l'individu.
L'essence du bonheur
Au final, quelle est l'essence du bonheur?
L'essence du bonheur réside dans l'état de détachement, qui est synonyme de l'état de paix. Ceci passe par une réduction voire une disparition des émotions, ou, tou du moins, des émotions négatives.